Cycle de séminaires IRSEM-ISP - L'espace social et politique de la guerre: transformations, engagements, adaptations

L’espace social et politique de la guerre: transformations, engagements, adaptations.

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24
avril

Un séminaire conjoint de l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire et de l’Institut des sciences sociales du politique.

 

Coordinateurs : Anna Colin-Lebedev (ISP, Université Paris Nanterre), Anne Le Huérou (ISP, Université Paris Nanterre), Céline Marangé (IRSEM) et Victor Violier (IRSEM).

 

Le retour de la guerre de haute intensité en Europe nécessite de repenser les transformations des sociétés par la guerre, leur réorganisation pour la guerre, mais aussi les changements dans la conduite de la guerre qui les accompagnent. Ce séminaire prend pour point de départ les sociétés d’ex-URSS pour observer ce que le phénomène guerrier fait aux régimes politiques et aux sociétés. Si le cas de la guerre de la Russie contre l’Ukraine sera largement étudié, le séminaire élargira chronologiquement et géographiquement le questionnement, en explorant les autres conflits armés dans cette zone.

 

Le séminaire suivra deux axes principaux.

 

Le premier axe interroge la place des civils dans la conduite de la guerre. Dès lors que des civils peuvent être mobilisés pour la guerre de haute intensité et qu’ils s’auto-mobilisent pour soutenir l’effort de guerre, se reposent les questionnements sur la participation de la société aux actions armées et aux activités de défense : le lien entre l’engagement des civils et la transformation des forces armées ; la circulation des compétences entre les mondes civil et militaire ; l’implication des institutions civiles, privées ou publiques, en appui des forces armées. La mobilisation militaire – partielle ou totale – sera notamment explorée, en questionnant le fonctionnement de l'armée en temps de guerre, d'une part, et les relations civilo-militaires construites par le dispositif de mobilisation, d'autre part. Enfin, l’axe s’interrogera sur la question des statuts sociaux et les inégalités sociales travaillées par la guerre. 

 

Le second axe interroge le lien entre le régime politique et l’engagement des sociétés dans la guerre. On se demandera dans quelle mesure la mobilisation et la censure, l’acceptation de la guerre, les stratégies d’évitement des personnes mobilisables, le consentement aux pertes humaines et aux sacrifices économiques diffèrent en fonction du régime politique. On questionnera les mécanismes de légitimité et de loyauté politique en contexte de guerre, le fonctionnement des institutions et l’imbrication de logiques ordinaires et des situations d’exception. On s’interrogera enfin sur la manière dont la guerre met à l’épreuve les institutions démocratiques et concourt à renforcer l’autoritarisme. Les situations de guerre étant propices aux mécanismes d’exception, la dichotomie démocratie/autoritarisme peut paraître mal adaptée pour l’étudier ; il s’agira plutôt de comprendre comment les logiques autoritaires et les pratiques démocratiques s’ajustent pour et par la guerre. 

 

Cinq séances sont prévues pour la première année du séminaire.