2019_04_03 Portrait Benoît RADEMACHER

Qui êtes-vous ? Racontez-nous votre parcours ?

J’ai rejoint le corps des ingénieurs de l’armement après des études scientifiques (Ecole polytechnique, ENSTA Paristech), que j’ai complétées par le DESS de Défense, géostratégie et dynamiques industrielles de l’Université Paris II Panthéon-Assas. Mon parcours est essentiellement celui d’un « praticien », avec des expériences riches et variées au sein de l’administration.  J’ai notamment été en charge d’un portefeuille d’entreprises publiques au sein de l’Agence des participations de l’Etat, à Bercy. J’ai également assuré durant cinq ans le dialogue de tutelle entre le ministère des Armées et quatre écoles d’ingénieurs (Ecole polytechnique, ISAE-Supaéro, ENSTA ParisTech et ENSTA Bretagne).

Le monde de la recherche ne m’était donc pas inconnu lorsque j’ai rejoint l’IRSEM en octobre 2016, pour prendre la tête du domaine « armement et économie de défense ». Il s’agit même, en quelque sorte, d’un retour aux sources puisque j’ai débuté ma carrière en tant que responsable d’études technico-opérationnelles soit, pour simplifier, des études de prospective de défense s’appuyant sur les outils de la recherche opérationnelle.

 

Quels sont vos axes de recherche actuellement ?
Où peut-on vous lire ?

Je m’intéresse en premier lieu aux processus d’innovation et aux nouvelles technologies, comme l’Internet des objets, l’intelligence artificielle, la robotisation, etc. Ma réflexion vise en particulier à analyser et comprendre l’impact de ces nouvelles technologies sur les acteurs de la défense, qu’il s’agisse de l’évolution des pratiques ou de l’émergence de nouveaux modèles économiques.  Deux études ont été publiées récemment sur ces sujets : l’une sur l’impact des nouveaux modèles économiques industriels sur les équipements des armées, et l’autre sur le potentiel des technologies de l’industrie 4.0 appliqué au MCO des matériels de défense.

Je contribue également aux autres thématiques de recherche portées par le domaine, notamment celle relative à l’accès aux ressources stratégiques. J’ai ainsi réalisé, avec un chercheur du domaine, une étude commanditée par le ministère des Armées sur les enjeux des terres rares pour la défense.

 

Pourquoi avoir choisi la « recherche » ? Comment percevez-vous votre rôle de chercheur ?

Bien que je ne sois pas chercheur de profession, il s’agit d’une formidable opportunité de lever son nez du guidon pour prendre du recul et chercher à comprendre les dynamiques d’un monde de plus en plus complexe. Ceci est particulièrement vrai pour les évolutions technologiques, dont l’accélération est exponentielle et qui sont sources de profonds changements à l’échelle mondiale, dans tous les domaines de la vie humaine.

Ingénieur de formation, militaire par statut, curieux de nature, je pense refléter à ma manière le caractère « hybride » de l’IRSEM. C’est également ainsi que je conçois mon travail de recherche et d’animation du domaine : apporter toute mon expérience de « praticien » pour orienter ou éclairer les travaux de recherche et valoriser au mieux ceux-ci auprès des opérationnels.